Jim Zbinden
The Geneva Skateboard Museum/ Pulp 68
Figure iconique de la contre-culture genevoise Jim Zbinden a fondé le musée du skateboard de Genève. Acteur sur tous les plans, il est au coeur de plusieurs projets (design, skateparks, monde horloger), réalise des podcasts, tient des conférences - le tout avec une touche street bien abrasive. Portrait.
Photographie: Leonard Francano
JIM ZBINDEN - "Scream and shout: crier la culture !"
C'était en 2022 - j'ai poussé les portes du Musée du Skateboard de Genève espérant y passer quelques instants pour découvrir un univers et une culture qui m'étaient bien familières puisque enfant des années 90. Dans le cadre d'une porte entourée de mille skateboards colorés, usés, travaillés: un homme lui même bien tatoué. Tout de suite prise dans le tourbillon de sa passion - étage par étage, pièce après pièce, c'est tout un univers qui s'ouvre et qui s'anime sous ses récits, sous sa lumière. Une culture non seulement contée mais aussi documentée -au rez-de-chaussée je retrouve par exemple un ensemble de magazines et d'ouvrages qui résonnent en moi, plus particulièrement auprès de mes cours d'Art contemporain à la Sorbonne, ou l'on évoquait des artistes comme Raphaël Zarka ou encore le peintre Dalek -de ces artistes qui ont reprit le skateboard au centre de leur travail plastique. Parce que le skateboard c'est une culture, une attitude, un mode de vie, qui se prête parfaitement à une vision transversale. On parle de ligne et de tension, mais aussi de la culture de la rue et de la ville plus particulièrement, avec ses codes et toute sa communauté.
Au musée, Jim regroupe un nombre incalculable de ces objets iconiques de la culture skateboard. On se promène à travers le temps comme propulsés au coeur d'une véritable caverne aux trésors. Depuis quelques années, et avec l'entrée du skateboard aux jeux olympiques, la discipline prend un nouvel élan. On peut parfois se demander à quel prix - dans le sens ou des marques peu au courant tentent de surfer sur la vague et placent leurs produits sous signe de "cool attitude". Cependant, de belles rencontres sont aussi remarquables: le musée en est la preuve. Il offre un espace de rencontres au dernier étage. Lors de ma visite j'y ai découvert le travail d'Haroshi (https://haroshi.com/), qui réemploie et sculpte le bois des planches. On retrouve également régulièrement des expositions en lien avec la culture populaire - le musée présente par exemple actuellement une exposition en lien avec Star Wars (mai 2024).
Au terme de mon parcours, je prends le temps de m'assoir quelques minutes parce que finalement, au delà de l'histoire du skateboard, c'est l'histoire du musée et de son fondateur qui m'intrigue. Jim est né en 1970, il a débuté le skate enfant - cependant c'est jeune qu'un accident lui vaut un arrêt complet de la discipline. Parce que rien arrive par hasard, il décide de faire autre chose de sa passion en démarrant une collection de skates et d'articles périphériques utilisés, usés: ce sont des symboles. Il fabrique également des pièces et rend hommage (Carroll Shelby, Jo Siffert ou Reiser par exemple). Il ouvre son premier magasin-brocante associatif en 1995, le Pulp 68 - également le nom de sa marque. Un lieu ou des personnalités et acteurs du skateboard (mais pas que) se rencontrent et font les 400 coups. Aujourd'hui, pour cette nouvelle adresse du musée situé à Vernier- les collections s'adressent et parlent à tous:
"Les nostalgiques plongeront dans leurs souvenirs, les curieux seront ravis de découvrir un tel univers et les passionnés découvriront des pièces que l'on ne voit, la plupart du temps, qu'en photos sur internet".
Jim, papa du skateboard, merci pour notre rencontre - quand à vous lecteurs, qu'attendez-vous pour lui rendre visite ?
Prochainement: Hormê, le podcast MK MARKETING fera intervenir Jim pour parler de son histoire.
En savoir plus sur le musée: https://www.pulp68.com/fr/museum
Pour écouter Jim: https://www.pulp68.com/s-projects-basic
Site web du musée du skate réalisé par MK MARKETING.